La ville en rose
Il est parti. Il a hésité. Peu d'argent, mais beaucoup de temps. L'espace de quelques jours, il fuit ses soucis, ce travail qu'il ne trouve pas. Il retourne à Toulouse, la ville qui lui a donné sa première chance en France, son premier festival puis sa première exposition. Traverse vidéo, finalement c'est normal qu'il revienne, même pour un film de six minutes. Pourtant, il a eu droit à un vernissage collectif puis à un mot de la directrice. Ensuite, c'était à son tour de parler, il ne s'y attendait pas. Il n'avait rien préparé. Toutes ces personnes qui attendent, curieuses. Alors il a improvisé, il a laissé ses tripes, son coeur parler. Il est content d'être là et il espère revenir l'année prochaine pour faire mieux, différent, plus grand, plus surprenant. En attendant, il a déjà fait de belles rencontres. Il a discuté avec d'autres artistes. Ils ont refait le monde. Plusieurs fois. Ils se comprennent. Ils ont en commun ce besoin viscéral de créer, de s'exprimer, de montrer une autre manière de percevoir ce qui les entoure, ce qu'ils vivent. Ils se disent qu'ils peuvent trouver leur bonheur en empruntant les chemins de traverse.