Deux mois
Retour à la page blanche. Il a remis de l'encre dans sa plume. Il revient pour dire qu'il n'a pas oublié, qu'il n'a pas déserté la blogosphère. Il s'est demandé si le bonheur s'écrit, s'il se lit bien. Devrait-il arrêter d'écrire lorsque tout va bien ? Non. Surtout pas. Il peut écrire à différents moments de sa vie. Il suit ses humeurs. Ses mots les accompagnent, s'y adaptent.
Le bonheur est un grand, gros mot. Rien qu'en l'évoquant, il craint de le chasser. Instable équilibre. Il est bien avec lui-même. Il est devient indulgent. Il apprend à lâcher prise, à ignorer la pression. Celle qui impose les normes, ce qu'il devrait faire, ressentir, choisir pour faire comme tout le monde. Pour ne pas déranger. Il va mieux car il parvient à doser son égoïsme. Un égoïsme sain. Son bonheur n'est pas forcément celui des autres. Tout de même, il peine à s'habituer au bonheur. "C'est quoi l'arnaque ?" Il doit y avoir un prix à payer. Ou peut-être l'a-t-il déjà payé ? Inutile de se tourmenter. Deux mois : voilà où il en est.
Où ils en sont. Ensemble. Un couple. Incroyable. Le calendrier lui dit deux mois. Il perd la notion du temps. Il doit réfléchir pour savoir le mois courant. Novembre. Déjà. Où est passé l'été ? L'amour prend de la place. Il a rempli un vide. Celui qui l'a poussé à faire tant de choses plus ou moins irrationnelles, juste pour oublier la frustration. Ce vide qui semblait crier à la face du monde que quelque chose ne va pas, qu'il y a sûrement un problème. On n'est pas seul par hasard. Il y a toujours une raison. Probablement inavouable. Ah oui, le malheur des autres réconforte ou au moins divertit.
A présent, le spectacle est fini. Où vient-il juste de commencer ? Il veut se venger. Contre personne. Doucement. En exhibant son amour, par un baiser passionné ou une franche étreinte en public. Il marque son territoire. Pas de confusion. Pas de doute. Ils sont ensemble. Heureux. Il est aussi fier de pouvoir glisser au détour d'une conversation qu'il a une copine. Une saine fierté. Roborative. Celle qui fait du bien car on l'a méritée.