Plonger pour respirer
Malgré la météo chagrine, il est allé nager. Une habitude. Récente. Un point de repère. Un marqueur de rythme.
Les nuages grisonnent, mais cela lui est égal. Il veut simplement tirer des longueurs. D'abord la douche froide pour mieux faire la transition. Comme une petite cascade. Il en frissonne. Peu de monde dans la piscine. Un désert aquatique. Lentement, il taquine l'eau. Un pas, un second puis il s'y jette. Fraîche, mais pas glaçante. Il s'aligne et enchaîne les premiers mouvements. Fendre l'eau, se perdre dans le bleu, respirer. Avancer et progressivement s'échauffer. Maintenir la cadence. Il nage pour réfléchir, se raisonner, se détendre. Il largue les tensions, les questions et les soucis. Il accélère. Son corps se durcit sous l'effort. Il accélère encore. Le son de sa respiration lui paraît assourdissant, ses muscles brûlent. Il tend les bras et touche la paroi. Brève pause. Encore une longueur. Pour décompresser avant de retrouver la terre. Il se redresse et s'arrache du bassin. Son souffle est encore court. En l'espace de quelques pas, tout sera en ordre.
Il est prêt pour la suite.