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Encre des jours
8 juin 2010

Tirs obligatoires

L'autre jour, j'étais dans le train. Avec un fusil d'assaut. Normal, je suis suisse. C'est avec un plaisir inexistant que je suis allé effectuer ma séance annuelle de tirs obligatoires. Oui, c'est une de nos charmantes coutumes nationales.

Mais reprenons depuis le début.

Bienvenue dans le monde merveilleux de l'armée suisse. Autant prévenir, le militaire ne parle pas comme tout le monde. Personne ne sait pourquoi. Peut-être que cela fait plus classe ou peut-être est-ce simplement un langage codé. Au début, les hommes qui sont aptes au service font leur école de recrue durant quelques mois. Ils apprennent a être de bons soldats. Ils comprennent surtout qu'avec beaucoup de fatigue cumulée, il est possible de s'endormir n'importe où, n'importe quand et n'importe comment. Bref, c'est du n'importe quoi. Pour être sûr que le brave soldat n'oublie pas toutes les connaissances qu'il a durement acquises, il participe chaque année à un cours de répétition. Durant trois semaines, on va s'assurer qu'il n'a pas oublié toutes les stupidités qu'on a tenté de lui faire apprendre. Habituellement, c'est peine perdue. Mais au moins cela lui permet de s'offrir gratuitement des vacances dans des coins surprenants et souvent fort peu peuplés. Là, il sera, avec son fusil d'assaut, en parfaite communion avec la nature. Son arme est un objet essentiel au soldat suisse. Tellement essentiel qu'il pourra la garder chez lui au cas où. Oui, dernière la majorité des citoyens suisses se cache un soldat en puissance, prêt à bondir si une guerre se déclare. Le Suisse doit toujours être prêt à l'engagement, avec son fusil et des munitions.

Enfin plus maintenant. Il n'y a pas si longtemps que cela, le gouvernement suisse - après une tuerie, quelques suicides et plusieurs accidents - s'est dit que ce n'était probablement pas une bonne idée que tous ces hommes, en apparence plutôt sains d'esprit, aient chez eux un fusil et les balles qui vont avec. Moi j'aurais bien rendu les munitions avec mon fusil, mais il faut bien que je le garde pour chaque année faire une session de tirs afin que je ne perde pas l'habitude et la capacité à utiliser cet engin de mort.

Dormez tranquilles ô futurs potentiels ennemis de la Confédération Helvétique, je ne suis un danger pour personne. Je suis suffisamment mauvais pour pouvoir rater régulièrement la cible, mais pas mauvais au point de me blesser.

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