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Encre des jours
2 mai 2009

Embouteillage

Cinq minutes. Au moins. Il regarde l'écran de son ordinateur.

Rien ne se passe.

Simplement le curseur qui lui fait des clins d'oeil. Cela ne devrait pas tarder. Les pensées grésillent dans sa tête. Rien ne s'échappe. Ses doigts sont posés sur le clavier. Ils trépignent d'impatience. Il ferait mieux de dormir. Pour rêver. Pour rattraper un peu de sommeil. La nuit dernière a été ébréchée. Il lui a manqué une heure.

Encore un peu. Ne pas dormir tout de suite.

Il doit terminer ce qu'il vient à peine d'entamer. Il a trop attendu et pas assez écrit. Il pense qu'il ne va pas très bien. Il n'en est pas sûr. Son esprit est en désordre. Beaucoup de trafic.

"On signale un embouteillage d'idées au niveau du croisement entre les axes professionnels et amoureux. Soyez patient ou emprunter une voie alternative."

Oh bien sûr, il sait ce qui coince. Elle. La musicienne. Cependant, il ne peut s'empêcher de reprendre la même route. Apparemment c'est la seule. Il n'en voit pas d'autre. Il faut dire que le paysage est superbe, la vue grandiose. Un plaisir pour les sens. Il s'accommode de son rôle récurrent de simple spectateur. Elle ne semble pas trop s'en émouvoir. Du moins, elle ne le montre pas. Intriguant. Il vient la voir à tous ses concerts. Ou presque. Peu importe qu'ils se déroulent ici ou ailleurs. Il est là. Souvent au premier rang. Parfois au deuxième ou au troisième. Mais jamais très loin d'elle. Avec des étoiles dans les yeux et du miel dans les oreilles. Avant chaque performance, il se demande pourquoi il insiste. Et dès qu'elle entre en scène,  la réponse le trouve. Parce qu'il ne peut se lasser de la beauté. De sa beauté, sa musique, sa passion, son intensité, son rayonnement... d'elle.

Il ne peut partir sans lui souffler quelques compliments. Pour cela, il devra patienter. Il a l'habitude. Il n'est pas le seul admirateur. Déjà un petit groupe de personnes l'entoure. Rien ne presse. Il saisit un verre d'eau fraîche. Pas besoin d'alcool. Il ressent déjà une autre ivresse. Il jette un oeil dans sa direction. Quelle robe magnifique. Noire, longue, légère. De quoi s'y perdre le regard. Vive le printemps. C'est à son tour. Il s'approche. Face à elle, il a l'impression que ses mots s'enfuient car ils sonnent fades, inutiles, inaptes à décrire ce qu'il vit. En tout cas merci. Merci pour tout.

Si elle savait. Mais elle ne sait pas tout. Ou elle ne le montre pas. Elle ne peut pas. Ou elle ne veut pas. Implicitement, elle lui avait déjà expliqué les règles du jeu. Seule elle peut les changer. Et lui a choisi de continuer à jouer.

Il jette à nouveau les dés.

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Commentaires
L
Tu vas dire que je me répète (et tu auras raison) mais je persiste à dire que le meilleur moyen, et le plus facile pour toi (à mon sens), est qu'elle lise ces lignes, TES mots, ceux que tu lui portes, que tu lui dédies, un billet sur deux. <br /> Je sens comme cet amour est incroyablement fort, c'est une des raisons pour lesquelles je viens te lire d'ailleurs. (les choses trop fades m'ennuient profondément...)<br /> Mais tu ne peux pas garder tout ça pour toi. Le principe de l'Amour, c'est d'être partagé. Alors invite là ici, laisse-la t'y découvrir...
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